Atelier - Cuisine

Plaisir, soin, convivialité

En 2009, pour préciser sa conception de l’atelier cuisine au Centre Pierre Cazenave, Françoise Bessis écrivait : 

« Trouver, préparer, déguster de bonnes choses a toujours été pour moi une source de joie et de réconfort, et même un recours essentiel, dans les moments d’aridité et de risque.

Ma pratique d’analyste avec les malades atteints de cancer m’a donné l’idée de proposer cet atelier pour leur offrir, dans un esprit ludique et créatif, la possibilité d’approfondir l’art de bien se nourrir en prenant soin de soi et de le partager dans la convivialité.

Pour qui se sent exproprié de son corps par la maladie et les traitements, violenté dans ses perceptions sensibles (gustatives et autres), renouer avec cette source de plaisir et d’énergie, cet ancrage primordial qu’est la nourriture permet de retrouver un contact vivant avec soi et les autres.

La richesse imaginaire et symbolique de l’aliment, pétri de résonances émotionnelles, culturelles et ancestrales, peut aider le malade à se réinscrire dans une temporalité dynamique liée à son histoire singulière et à échapper ainsi à l’aspect stérilisant et sidérant de la maladie.

Procurer au malade un outil qui lui donne la liberté de prendre soin de lui en fonction de ses besoins et de ses appétits, et en se sentant moins soumis à la seule contrainte des soins médicaux, tel est le projet de cet atelier : chacun pourra s’y instruire de la valeur diététique des aliments et acquérir un savoir-faire culinaire lui permettant de réaliser des plats savoureux, faciles à réaliser et financièrement abordables. »

Coanimé avec Réjane Meinerad, et Paule Pousseele, cet atelier incluait :

• la fréquentation du marché, pour l’achat des aliments ;
• la préparation et la mise en route du repas ;
• un séminaire interactif portant chaque fois sur un thème différent lié à cette question du bien se nourrir ;
• l’organisation du repas et de la table ;
• la dégustation en poursuivant la conversation.

Fin 2017, « après neuf ans d’une expérience riche en découvertes et en moments heureux de partage - porteurs d’espoir et créateurs de liens - comme en témoignent tous les participants », Françoise Bessis a décidé, en accord avec ses deux collaboratrices, d’interrompre l’atelier cuisine, « et cela pour des raisons essentiellement professionnelles ». 

Ces raisons concernaient à la fois la nécessité de « restructurer le fonctionnement du Centre pour que soient sauvegardées les bases théorico-cliniques et thérapeutiques qui (avaient) présidé à sa conception et (avaient) montré leurs capacités à répondre aux besoins vitaux et aux attentes des patients et de leurs proches » et l’importance de « consacre(r)avec d’autres toute (son) énergie et (sa) compétence de thérapeute psychanalyste pour faire connaître notre structure et sa spécificité pour qu’un plus grand nombre de malades puissent en bénéficier et aussi que nous puissions nouer avec les acteurs de santé des structures de soin, des partenariats qui nous permettent d’assurer notre pérennité dans ce contexte particulièrement difficile pour les petites associations comme la nôtre. »